dimanche 29 avril 2007

Hé pitre, oh roi !

Frères de gauche, qui après nous courrez,
N'ayant de coeur pour nous qu’aujourd’hui,
Car, si hier de nous fïtes pauvres benêts,
Ségo moins que vous n’en fûtes marris.
Vous nous voyez ci attachés, mes amis
A cette liberté, que trop avez ignorée,
Elle est ici consolée et nourrie,
Et nous, benêts, devrions vous absoudre.

Ce vôtre mal personne ne s'en rie ;
Mais ne croyez pas que nous devrions résoudre !

Frères de droite radieux, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes vaincus
Par scrutin... Toutefois vous savez
Qu’ici homme ne se considère exclu.
Excusez-nous, de ne point être corrompus,
Envers celle ou celui par d’autres choisis,
Que notre combat ne soit pour nous fini,
Nous dédouanant de vos pitoyables foudres.

Ce vôtre mal personne ne s'en rie ;
Mais ne croyez pas que nous devrions résoudre !

Vos railleries répétées nous ont soudés,
Et son honnêteté notre choix endurcit.
Pitres, pantins pour une vérité bafouée,
Et lui empreint d’humanité réconcilie.
Par son projet conquis nous avons été
A vos yeux incrédules se dessine un parti ,
A vos sectaires visions point serons réduits,
Pas de caution à manœuvres aussi fourbes.

Ce vôtre mal personne ne s'en rie ;
Mais ne croyez pas que nous devrions résoudre !

Prince de Bosca, qui sur tous a maistrie,
Marie-Ségolène croit de nous seigneurie ;
Entendez-vous la vague orange soudre.

Ce vôtre mal personne ne s'en rie ;
Mais ne croyez pas que nous devrions résoudre !

dimanche 22 avril 2007

Ils ont voté

Je n'ai pas le coeur à écrire, alors je laisse la parole à Léo Ferré.

A porter ma vie sur mon dos
J'ai déjà mis soixante berges
Sans être un saint ni un salaud
Je ne vaux pas le moindre cierge
Marie maman voilà ton fils
Qu'on crucifie sur des affiches
Un doigt de scotch et un gin, fils
Et tout le reste je m'en fiche

Ils ont voté... et puis, après?

J'ai la mémoire hémiplégique
Et les souvenirs éborgnés
Quand je me souviens de la trique
Il ne m'en revient que la moitié
Et vous voudriez que je cherche
La moitié d'un cul à botter?
En ces temps on ne voit pas lerche...
Ils n'ont même plus de cul, les français!

Ils ont voté... et puis, après?

C'est un pays qui me débèqu'te
Pas moyen de se faire anglais
Ou suisse ou con ou bien insecte
Partout ils sont confédérés...
Faut les voir à la télé-urne
Ces vespasiens de l'isoloir
Et leur bulletin dans les burnes
Et le mépris dans un placard

Ils ont voté... et puis, après?

Dans une France socialiste
Je mettrais ces fumiers debout
A fumer le scrutin de liste
Jusqu'au mégot de mon dégoût
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans le gosier
Ils chanteraient la Marseillaise
Avec des cartes perforées

Le jour de gloire est arrivé


Demain verra d'autres combats...

vendredi 20 avril 2007

Les douze coups de minuit

Et voilà, un dernier mot avant que la loi n'impose le silence.

Nous avons fait notre possible, François Bayrou aura traçé le chemin sans jamais se fouvoyer dans des promesses marketing. Quelle que soit l'issue du scrutin nous avons déjà gagné.

Gagné pour avoir fait peur aux tenants du pouvoir,
Gagné d'avoir rendu la parole libre et l'espoir,
Gagné pour avoir réveillé les coeurs endormis,
Gagné d'avoir promu la vraie démocratie,
Gagné d'avoir su rassembler plutôt que diviser,
Gagné d'avoir affirmer notre liberté face au bien penser
Gagné par les liens qui se sont tissés entre nous.

Pour tout cela, un grand merci à François... à cette heure je peux me permettre de l'appeler François car peut être au soir du 6 Mai il me faudra l'appeler Monsieur le Président.

Je me tais pour laisser la place à un autre grand Monsieur, Louis Aragon, juste en souvenir du meeting à Bercy où François Bayrou nous a récité un texte qui dormait au fond de ma mémoire.

La rose et le réséda

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison
Lequel A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera

Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda

A Etoile66, Polash, Louis Azaïs, Force Brestoise, Verseau, Ciboulette, Pierre78, Boubou, Samira, Christophe, Guillaumme, Patrick, Lefou, L'insolite, Pedro, Ange, Bayrolien, Quitterie et tant d'autres, tous résistants, tous acteurs de la révolution orange.

Enfin et surtout

A François Bayrou, Marielle de Sarnez, J.M Lagarde, JM Cavada, toute l'équipe de campagne et sans oublier l'équipe des modératrices et modérateurs du site de campagne www.bayrou.fr sans qui nous n'aurions été que des électrons perdus dans la campagne présidentielle.