jeudi 6 septembre 2007

Pas de voix, pas de chocolat

Braves gens vous qui avez du coeur
Ayez pitié des pauv' voleurs
Braves gens vous qui avez d'l'argent
Ayez pitié des pauvres gens
- Traditionnel -

Lettre d'un mien grincheux ami à un Sauvadet aux abois

Bien cher monsieur Sauvadet,


Je viens, avec un vif intérêt, de prendre connaissance de votre dernière déclaration, que je cite si vous le permettez :
« La loi sur le financement public présente des inconvénients majeurs, qu'il faut corriger... Comment un parti qui a un groupe à l'Assemblée pourrait-il ne pas avoir de financement public ? »
Or, au moment où je m'apprête à vous dire tout le bien que je pense de la considérable avancée politique que constituent de tels propos, voici que j'entends, sur France Info, que vous et vos amis du Nouveau Centre venez de vous voir contraints à demander un découvert à votre banque, comme n'importe quel smicard de bas étage (à ceci près qu'à ce smicard, on ne l'accorderait probablement pas, mais passons, ce n'est pas le sujet)...
Je ne vous cache pas ma tristesse, entendant monsieur Morin, sur cette même radio, expliquant, comme vous, qu'il faudrait que ça change. C'est vrai. Une telle situation fendrait le coeur à plus endurci que moi : quoi ! Monsieur Morin ! Voici un homme qui renie ses tonitruantes et précédentes convictions, qui trahit sans vergogne son ami François Bayrou, et qui se retrouve à découvert de trente deniers ? Un peu plus ? Excusez-moi...
Je trouve donc en effet cela profondément attristant. Mais qu'à cela ne tienne, êtes-vous en train de penser : une loi nous dérange ? Changeons-la ! Certes...
Toutefois, j'attire votre attention, en essuyant mes larmes, sur le fait que les financements évoqués concernent les électeurs, et non les élus. Il est bien regrettable, je vous le concède, que vous n'en ayiez pas eu beaucoup (des électeurs), même si semble-t-il vous ne les prenez en considération que pour de basses questions matérielles.
Cependant, je vous recommanderai, dans ma grande bonté, de ne pas trop vous plaindre.
S'il y avait dans ce pays une justice (électorale s'entend), vous n'auriez que deux ou trois députés et le Modem plus de 50. Je crois vraiment que vous devriez songer qu'on ne peut pas tout avoir en période de restrictions et vous satisfaire des miettes que l'UMP laissera tomber de la table.
Allez ! Ne pleurez plus, cher monsieur, vous me faites de la peine...
Au Modem, nous sommes généreux, et, jusqu'aux prochaines élections, je vous propose donc de partager ainsi : à vous le groupe parlementaire, à nous les 4 millions d'euros. Et je gage que les choses rentreront dans l'ordre très vite, si toutefois vous n'avez pas déposé le bilan d'ici là.

Bien cordialement Modem...


Jlmv